La peur de l’échec, un moteur

Un jeu qui a ses limites. Élodie perçoit qu’il ne la nourrira pas intellectuellement : je me rends compte très vite qu’il faut que je fasse des études. Sur les conseils de sa mère, elle entame des études de droit, sans grande conviction, tout en continuant à travailler dans la restauration. D’abord dilettante, se reposant sur ses aptitudes, elle se fixe l’objectif de devenir une des meilleures de sa promotion : la peur de l’échec est mon moteur, lorsque je décide de m’investir, je mets la barre haut. En master, elle se passionne pour le droit des affaires, devient présidente de l’ANEJE, l’Association niçoise des étudiants juristes d’entreprises. La vie lui sourit. Alors enceinte, elle part effectuer son stage de mémoire de master 2, juriste d’entreprise à la Chambre arbitrale internationale de Paris et se projette vers l’étape suivante : intégrer le CRFPA, l’école d’avocats à Marseille.

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Un rêve brisé

En fin de grossesse, son compagnon la quitte sans explication : un effondrement. Ses parents l’entourent. Plus question de partir à Marseille et d’accéder à la profession d’avocate. Désorientée, mère célibataire, elle entame un autre master en droit privé, puis débute une thèse. Lorsqu’elle apprend que l’école Pigier cherche des formateurs en droit, elle se présente et accepte d’enseigner onze matières différentes liées au droit mais également l’histoire, la géographie, le français, le management… avec des élèves qui avaient mon âge, voire plus âgés. Comme à son habitude, Élodie travaille dur et se découvre la passion de la transmission. C’était une super expérience, j’aime les gens. Quand je suis arrivée en bac pro, certains de mes élèves ne connaissaient pas la ponctuation, écrivaient en phonétique. Avec eux j’ai revu les fondamentaux. Ils ont tous eu la moyenne en français au bac, ma plus grande satisfaction. Et une victoire symbolique pour Élodie que l’écriture accompagne depuis l’enfance et son premier carnet secret. Durant sa grossesse, son blog Mon bébé blog devient un des blogs les plus lus à l’époque. Avec ses élèves de BTS, elle envisage l’écriture d’un livre collectif. Mais j’avais besoin d’aller plus loin. Je recherchais des postes en tant que juriste d’entreprise. Une nouvelle page s’ouvre alors…

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La force du réseau

Malgré deux masters de droit en poche, tout ne se passe pas comme prévu, en tant que juriste, sans expérience, il est si difficile de trouver du travail. Élodie rejoint la branche gestion de patrimoine d’Allianz et développe un talent commercial. J’apprends les techniques de vente, je me forme aux domaines qui ne sont pas dans mon champ de compétence, j’ai besoin de maîtriser mon sujet. Très vite, les résultats sont là et je commence à comprendre que le business se fait grâce au réseau. Élodie s’épanouit et… se fait débaucher quatre années plus tard par un cabinet d’experts comptables, DSO, comme responsable du développement. C’est la révélation. La rencontre avec le dirigeant charismatique, Pierre-Jean Ollier, la conforte dans ses intuitions. Il avait compris que le développement se faisait grâce au réseau, y consacrait le budget qu’il fallait, organisait des soirées à thèmes variés comme le théâtre, l’œnologie… Elle a carte blanche, revisite le modèle en invitant les clients mais aussi les prospects, obtient de nombreux contrats. Quand il lui prédit : tu seras chef d’entreprise avant tes 40 ans, cette petite phrase se grave dans un coin de sa tête. Le décès brutal du dirigeant marque la fin de l’aventure. Quelques expériences professionnelles plus tard, une nouvelle rencontre aura son importance. Dominique Dazza la convainc de rejoindre KPMG : on discute, on philosophe, j’ai tout de suite été séduite par son approche. Élodie sent que ce qu’elle met en oeuvre pour organiser des manifestations ou rejoindre des réseaux ne suffit plus. Il va falloir inventer autre chose….