THE NEW PARISIENNE
In the mood for rencontres ! C’est une période difficile et parfois le découragement nous guette. C’est sans compter sur Lindsey Tramuta. La plus parisienne des journalistes américaines nous propose de découvrir dans son livre The New Parisienne : The Women & Ideas Shaping Paris plus de 40 portraits de femmes engagées, combatives, de tous âges et de toutes origines. Leur point commun ? Avoir posé leurs valises à Paris. Et nous réjouir par leurs parcours singuliers. Féministes, activistes, politiques, créatrices, entre-preneures… elles nous rappellent qu’il ne faut jamais baisser les bras et nous donnent envie de déplacer des montagnes !
Lindsey Tramuta
Journaliste américaine installée à Paris depuis 14 ans, Lindsey Tramuta décortique notre culture à travers son blog Lost in Cheeseland et écrit régulièrement pour le New York Times, Afar Magazine, Condé Nast Traveler. Après The New Paris, c’est aux parisiennes qu’elle consacre son nouveau livre. J’ai voulu aller à sa rencontre et comprendre ces motivations.
Parisiennes ?
Très peu sont nées à Paris, certaines ont grandi de l’autre côté du périphérique, beaucoup loin d’ici, toutes racontent leur attachement à la capitale. Lindsey elle-même originaire de Philadelphie en est la meilleure illustration. Il lui a fallu du temps pour se sentir parisienne, elle l’explique dans son livre. Aujourd’hui elle se sent particulièrement parisienne, depuis ses 30 ans, depuis qu’elle a plus confiance en elle. Selon elle être parisienne c’est aussi un état d’esprit !
Les new activistes
Les activistes dont Lindsey Tramuta dresse le portrait ont en commun le fait d’avoir inventé une nouvelle manière de faire avancer leurs combats. Ainsi Lauren Bastide porte la voix des femmes en créant le podcast La Poudre, Rokhaya Diallo se bat contre le racisme et les inégalités en exerçant son métier de journaliste et de documentaliste, Elisa Rojas, handicapée devient avocate pour défendre le droit des personnes handicapées quand Clémence Zamora Cruz devient la porte parole de la communauté Trans et LGBT…
Les créatrices
En voulant donner du sens à leur métier, elles ont créé leurs propres entreprises. Aline Asmar d’Amman, architecte, imagine des espaces dans lesquels on se sent bien, Victoire de Taillac réinvente l’officine de beauté avec L’Officine universelle Buly, Inna Modja utilise la musique pour faire passer des messages. Je vous laisse découvrir les autres créatrices du livre, leur cheminement est comparable.
Les perturbatrices
Ce sont les femmes qui décident d’aller là où on ne les attend pas. Il y a entre autres, le destin singulier d’Anne Hidalgo, première femme maire de Paris, celui de Delphine Horvilleur femme rabbin, écrivaine et philosophe. Ou encore celui de la doctoresse Ghada Hatem-Gantzer, fondatrice de la Maison des femmes de Saint-Denis, première structure en France à accueillir les femmes victimes de violence et d’excision.
Les conteuses
Elles nous racontent des histoires et nous parlent de culture et du monde à leur manière. Vous y croiserez Leïla Slimani, prix Goncourt, Sarah Sauquet professeure de littérature créatrice de l’application Un texte un jour qui revisite nos classiques, Nathalie Miltat, fondatrice d’Appartement, qui met en lumière l’art contemporain sub-saharien et d’autres femmes toutes aussi surprenantes.
Les « créatrices » de goût
Pâtisseries, café, cocktails, gastronomie… Mihaela Iordache guitariste classique se passionne pour la torréfaction et en fait son métier à la Belleville brûlerie, Myriam Sabet abandonne sa carrière dans la finance et crée Maison Aleph pour retrouver les goûts de son enfance au Liban, Muriel Tallandier et Julie Mathieu créent Fou de Pâtisserie, Margot Lecarpentier ouvre Combat un bar à cocktail pour les femmes… toutes ces passionnées nous mettent l’eau à la bouche et nous montre que l’on peut changer de métier et se réaliser.
Les visionnaires
Elles interrogent notre monde et ses évolutions technologiques Alice Cabaret se penche sur la ville de demain à travers son collectif The street society, Rafah Harfoush fait de l’anthropologie numérique, Sandra Rey invente Glowee, une source de lumière vivante, Kat Borlongan prend la direction de La French Tech….
Difficile de ne pas citer toutes les femmes invitées dans le livre de Lindsey Tramuta. Chaque parcours est différent, beaucoup ont dû faire preuve d’un extrême courage et d’une grande détermination pour arriver là où elles en sont aujourd’hui. Elles représentent l’évolution de notre société et ses questionnements. Les entendre nous fait du bien, car, si rien n’est simple, n’oublions jamais de croire en nous.
Sandra Rey
© 2020 Joann Pai
Elisa Rojas
© 2020 Joann Pai
Margot Lecarpentier
© 2020 Joann Pai
Interview
Et comme un clin d’œil à son livre, j’ai demandé à Lindsey de se prêter au jeu des questions posées à ses invitées :
Pourquoi n'y a-t-il pas de créatrice de mode dans votre livre ?
Je me suis dit que ce serait trop évident. Je voulais mettre en lumière d'autres professions et d'autres parcours professionnels ; il y a eu beaucoup de livres sur les femmes dans la mode et le design et je ne voulais pas que cela soit le sujet dominant. Il y a cependant Sarah Andelman, qui dirige le cabinet de conseil Just an Idea (qui comprend l'élaboration de stratégies pour les marques de mode) et qui était auparavant copropriétaire de Colette.
Est-ce que le style c’est culturel ?
Je le crois ! Nous sommes tous influencés par notre environnement et notre héritage culturel. Par les personnes qui nous entourent. Pour cette raison c’est normal d’évoluer.
Avez-vous changé votre façon de vous habiller depuis que vous habitez Paris ?
Absolument. J’aime toujours beaucoup les couleurs mais j’ai appris à les porter avec harmonie et de manière à mettre en valeur ma silhouette et mon teint. Mon style est devenu plus sophistiqué et plus sûr lorsque j’ai enfin compris les pièces dans lesquelles je me sentais le mieux.
Votre créatrice de mode féminine préférée ?
J'adore le travail de Marine Serre mais je ne possède aucune de ses pièces. Je respecte son esthétique et les messages qu'elle transmet à travers ses créations. J'ai également une grande admiration pour Stella McCartney qui pousse l'industrie à reconnaître son impact écologique et à créer de manière durable et réfléchie.
Merci Lindsey !
www.instagram.com/lostncheeseland/