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CE MICHEL-LÀ...

 

Ce jour-là… ressemble à son auteur. Loin d’une autobiographie classique, le récit de la vie de Michel est avant tout un récit d’aventures. Son histoire se fond dans notre histoire contemporaine, nous replonge dans des époques révolues qu’il s’applique à remettre dans leur contexte. Par son parcours atypique, il nous embarque dans un voyage autour d’un monde qui s’ouvre au tourisme, nous raconte les métamorphoses qui ont propulsé deux grands domaines skiables en stations mondialement connues, nous fait vivre les coulisses des Jeux olympiques d’hiver d’Albertville de 1992. Avant de tomber en politique comme il aime à le dire. Il a le don d’attiser notre curiosité et l’élégance de ne pas trop se dévoiler. On a pourtant envie d’en savoir un peu plus, ou du moins d’essayer.


L’aventure de l’écriture
Qu’est-ce qui pousse un homme qui a passé sa vie en mouvement à soudain regarder en arrière ? Michel l’admet, il a d’abord eu envie d’écrire ce livre pour ses enfants. Lui qui n’avait jamais rien écrit, sans se préoccuper du lendemain, s’est très vite pris au jeu : un jour, finalement, on se décide, on ne sait pas trop comment on va écrire, on y prend goût, ça devient même une passion. La seule contrainte qu’il s’impose est de ne pas tomber dans l’ordinaire, de ne pas raconter des choses banales qui n’intéressent personne. J’ai cherché à raconter mes plus beaux voyages, mes plus belles rencontres, mes plus belles actions. Le contexte géopolitique nourrit le récit, c’est essentiel que ce soit enrichissant et que tout soit vrai. Alors il s’est replongé, année après année, dans son passé, a répertorié ce qui lui semblait digne d’intérêt et c’est ainsi que le format de Ce jour-là… s’est imposé, tout naturellement. C’est ce qui fait l’originalité de cet ouvrage.

La récente parution du livre autobiographique de Michel Giraudy est l’occasion pour Parisian chic trotter de publier ce portrait, postface de « Ce jour-là... » et de saluer une belle collaboration à la rédaction de cet ouvrage.

couverture ce jour-là...

Un parcours extra-ordinaire
Derrière cette appétence à raconter ses histoires, il y a une forme de pudeur, la volonté de ne pas se la ramener. Quand on lui fait remarquer que son parcours est quand même extra… ordinaire, il balaie d’un revers de la main : dans des entreprises comme le Club Méditerranée, nous sommes des centaines à avoir eu des parcours extraordinaires. Tout juste admet-il qu’avoir été un acteur majeur de trois des plus grandes stations de ski au monde ce n’est pas banal. Tout au long du récit, ce qui transpire est cette capacité à toujours saisir l’inattendu, à rebondir même après un coup de tête, à découvrir de nouveaux domaines de compétences et de ne jamais rester sur ses acquis. Il y a aussi de belles rencontres avec des personnes qui ont su partager leur vision, leurs savoir-faire. S’il lui est insupportable d’être redevable de quelque chose, plus que ses mentors, les personnages que l’on croise tout au long de ce livre sont avant tout des visionnaires hors du commun qui ont imprimé chez lui la volonté d’agir. Cette volonté, on la retrouve tout au long des récits de Michel, il a participé ou provoqué à de nombreuses reprises des transformations, des mises en lumière de personnes ou de lieux jusque-là ignorés.


Sortir du cadre
Pour sortir du cadre il faut être libre, ça commence dès l’enfance, j’ai eu la chance de grandir dans un contexte familial propice, ce creuset que j’ai voulu reproduire avec mes enfants. Le hasard et la nécessité ont fait le reste. La liberté est sans aucun doute le mot qui émerge du récit de la vie de Michel, la liberté qui le pousse souvent à fuir des situations qui ne lui conviennent pas. La recherche de l’excellence a un prix, lorsque l’univers dans lequel il évolue ne correspond plus à ses valeurs, Michel largue les amarres, change de port d’attache, à notre plus grand bonheur de lecteur. Et trouve toujours un nouveau défi à relever. Il y a aussi la lassitude qui pointe son nez : on voit le rythme, régulièrement, ce qui peut paraître incompréhensible comme mes démissions du Club puis de Courchevel, j’ai toujours une envie très forte de changer, de tout recommencer, de renaître. Homme d’action, Michel a besoin de défis, de conquêtes, de mettre la barre haut, ce qui, parfois, a pu se retourner contre lui au risque de le faire paraître pour intransigeant, froid voire autoritaire… mais toujours en action. Ajoutons à cela la spondylarthrite ankylosante qui peut impacter son comportement.

Témoignages

Il suffit de lire les nombreux témoignages de ceux qui ont travaillé avec Michel pour comprendre la complexité du personnage. Lui qui se définit comme solitaire et timide a choisi de travailler dans des domaines où le relationnel est primordial. Les appa­rences peuvent être trompeuses, il fédère ses équipes, son empreinte ne laisse pas indifférent. Déjà au Club, il est à part. Jacques Lanzmann, au retour de la traversée de l’Atlas, le décrivait ainsi dans VSD : un GO d’un style inattendu, un guide qui enseigne l’art et la manière de voyager, le respect des populations locales. Henri Giscard d’Estaing lui dira quelques années plus tard : tu es un exemple pour nous. Lorsqu’il démissionne de l’office de tourisme de Courchevel, ce sont les hôteliers de la station qui l’appellent, via une pétition, à retirer sa démission. Le chapitre du livre qui lui est consacré dans L’effet momentum de Jean-Claude Larréché analyse sa stratégie et salue l’impact de ses actions sur la satisfaction des clients lorsqu’il dirigeait l’office de tourisme de Val-d’Isère. Sans oublier ceux qui ont participé à son mandat de maire, la liste est encore longue.

Rêver

Réussir c’est bien, mais à quoi bon tout cela si on ne rêve pas ? Dans le monde de Michel, il y a, ancré depuis l’enfance, la passion des récits. Tout jeune déjà ses rêves ont un goût d’ailleurs. On l’imagine aisément arpentant les allées du Muséum d’histoire naturelle, parcourir son premier atlas géographique, découvrir Le magazine des explorateurs à la télévision comme il nous le raconte. Ses rêves inassouvis tels qu’il nous les décrit ne portent-ils pas en eux un parfum d’aventure ? Aujourd’hui, avec le temps retrouvé, il se plonge avec délectation dans les ouvrages relatant la vie d’explo­rateurs d’une autre époque. De l’épopée sibérienne à la conquête des pôles et des sommets, aux grandes traversées de l’Ouest américain… ces héros se nomment, Vitus Béring, Roald Amundsen, Edward Whymper, Kit Carson… Ils racontent leurs expédi­tions terribles, des aventures rocambolesques dans des conditions effroyables, inimaginables de nos jours. J’aime m’imprégner de ces gens-là qui me ramène à ma petitesse. Tout est dit… on ne le refait pas !

michel giraudy
michel giraudy
michel giraudy
ce jour-là...

Mystérieux

S’il se dit réservé, peu enclin aux mondanités malgré le nombre de personnes qu’il a côtoyées, le récit de Michel est à son image. Tour à tour saint-bernard ou conquérant, il aime défendre sa vision des choses ; son histoire raconte les grands défis relevés, les avancées spectaculaires, les succès incontestés, mais aussi les échecs. Il y a du panache dans ses grandes amitiés forgées autour de pactes forts que l’on découvre dans son récit. Il y a de l’humour dans l’écriture de ce pince-sans-rire qui distille au fil des pages quelques bons mots empruntés à des personnages de BD ou d’actualité. Fuir la banalité… son parcours nous encourage à s’ouvrir aux autres, à voyager, à agir dès que possible. Quelle sera sa prochaine aventure ? S’il aspire à revenir à des plaisirs simples, vestiges de son enfance, il faut se méfier de l’eau qui dort au fond de la seghia. Ce jour-là… comme une envie de déplacer des déserts, de gravir des sommets dans la neige, de saluer la Belle Étoile et de s’émerveiller.

R4 ce jour-là...

photos : © Michel Giraudy

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