ÉLODIE PICON BRUN
MADRAGUE IMMO
Élodie Picon Brun vient de fêter les cinq années d’existence de son agence Madrague Immo. L’occasion de mettre en lumière son histoire, celle d’une reconversion heureuse. Il faut savoir parfois larguer les amarres pour se réinventer, s’approprier un métier pour le pratiquer avec enthousiasme et lui conférer un supplément d’âme. Rencontre avec une femme à part, libre, généreuse, inspirante et volontaire.
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Madrague Immo
On vit parfois mille vies dans une vie. C’est le cas d’Élodie. Il y a cinq ans, elle a changé de cap et a créé Madrague Immo après un long voyage… intérieur. À l’instar de nom-breuses femmes de sa génération, elle affiche la cinquantaine épanouie des femmes qui se révèlent. À travers son regard lumineux, on perçoit qu’elle a dû affronter de nombreuses tempêtes avant d’accoster à bon port. Madrague Immo est un aboutissement : j’ai toujours voulu faire de l’immobilier et j’ai toujours voulu créer mon entreprise. Parce qu’elle a longtemps été de l’autre côté de la barrière – l’acheteuse qui ne trouvait pas agent immo-bilier à son pied – elle a imaginé, modelé son activité à sa façon. Le cœur de mon métier c’est de participer aux projets de vie des personnes, acquéreurs ou acheteurs qui me sollicitent. Nous écrivons ensemble un pan de leur histoire. La passion qui l’anime, son énergie débordante ne sont pas étrangères à la confiance qu’elle inspire. Indépendante et autonome, elle a beaucoup évolué ces cinq dernières années et s’appuie aujourd’hui avec bonheur sur un réseau de mandataires indépendants, Immo réseau. Son aventure est indissociable de celle de son associé Christophe. Ensemble depuis le début, ils forment un binôme complémentaire. Élodie est spécialisée en immobilier résidentiel, Christophe, à la tête de CG consulting, en immobilier commercial. Ils ont imaginé des bureaux à leur image, atypiques, qu'ils partagent avec leurs équipes. Le bar convivial invite à la conver-sation, les œuvres d’art disposées çà et là rivalisent de fantaisie, le mur végétal apaise ; comme un clin d’œil aux fleurs qui jadis occupaient tout l’espace. Elles ont dû, en s’envolant, laisser dans leur sillage haut en couleur un parfum d’aventure. Ici règne une énergie foisonnante, la team innove, repense le métier, provoque les échanges. Les lieux aussi ont une empreinte…
Le maillage
La madrague a une résonance particulière dans la vie d’Élodie, ce n’est pas qu’un clin d’œil à Brigitte Bardot. Madrague, du provençal madraga, désignait au départ les filets que les pêcheurs jetaient le long des côtes méditerranéennes pour capturer les thons. Et par extension… les ports de pêche d’où partaient les bateaux. Élodie est une enfant de la madrague. Née à Marseille où sa grand-mère paternelle tenait un magasin d’accastillage et de vente de bateaux, elle passe ses vacances dans la maison de famille à la madrague de Saint-Cyr-Les-Lecques. La madrague, dès l’enfance, a représenté pour Élodie cet espace de liberté où elle pouvait jouer sans danger sous le regard protecteur des person-nages variés qui passent dans les ports, marins, femmes de toutes vertus, voyageurs de toutes origines et de tous milieux sociaux. Elle a dû puiser là son indéniable goût des autres et son éclectisme. Madrague Immo est un hommage à cet ancrage familial sans nostalgie aucune. Car sa madrague est innovante, a ses fondations propres. La symbo-lique est forte, la madrague évoque les filets des pêcheurs, le maillage ; ce réseau parti-culier qu’Élodie est en train de créer avec ses équipes : un pôle de professionnels de l’immobilier, des partenaires référencés avec qui on travaille, diagnostiqueurs, courtiers, home stager – personne qui valorise votre intérieur – femmes de ménages, maçons, plom-biers… J’aime mettre les gens en relation, c’est ce que je fais de mieux, ce que j’ai toujours fait. L’émulation et le partage font partie de leur signature. Trois fois par an, on organise la soirée des partenaires, on met en lumière notre réseau, on invite nos clients, les avocats, les notaires, les apporteurs d’affaires…
L’équipage
Depuis le début, Élodie et Mortimer travaillent ensemble. C'est tout naturellement qu'ils ont décidé d'intégrer l'équipe d'Immo réseau (groupe Oryx) avec qui nous partageons les mêmes valeurs humaines, qui nous permet de développer nos domaines de compétences, met à notre disposition des outils d’apprentissage, favorise la cohésion d’équipe. Immo réseau est un réseau national de mandataires immobiliers permettant aux indépendants de bénéficier de tous les outils administratifs et logistiques du réseau, ce qui est fondamental bien sûr, mais l’essentiel est ailleurs. Élodie a rejoint une équipe qui se soutient et se stimule au quotidien. Immo réseau pratique le MLM, le marketing multi-niveaux, qui permet, grâce à un système de parrainage, de former et de développer ses propres équi-pes. Mortimer a parrainé Élodie qui parraine aujourd’hui à son tour une équipe. Ce qui l’oblige à se projeter dans l’avenir avec une vision claire. Pour moi la transmission est fondamentale. J’ai eu la chance dans ma vie de croiser des personnes qui m’ont fait confiance, j’ai envie à mon tour d’aider mes filleuls à concrétiser leurs rêves. Je crois fondamentalement à la reconversion, à l’apprentissage sur le terrain. Chacun doit pouvoir changer de métier dans sa vie. Pour mener à bien cette mission, Élodie cumule les casquettes. La voici aujourd’hui responsable de ses propres ventes mais également manager et responsable de formation. Dans son éducation, la valorisation du travail est importante : apprendre, valider, progresser, j’ai toujours fonctionné comme cela. Perfectionniste, après quatre années d’apprentissage sur le terrain, elle a utilisé le dispositif de VAE – validation des acquis de l’expérience – pour obtenir un diplôme de BTS en professions immobilières, c’est une reconnaissance qui renforce ma légitimité…
La rigueur
Son mémoire de fin d’études faisait quatre cents pages, un véritable travail d’introspection et de projection. Devenu outil de management, il sert de référentiel à ses équipes et permet d’apporter les réponses à leurs interrogations multiples sur le métier. Dans le même esprit, elle présente à ses clients un book de service qui détaille les atouts spécifiques d’Immo réseau : la mise à disposition d’un réseau de professionnels, d’un panel de partenaires, d’une conciergerie… ainsi qu’une diffusion nationale, européenne ou internationale des annonces. Il faut être crédible, instaurer la confiance. Acheter ou vendre un bien n’est pas anodin, on devient coéquipiers d’un projet commun. Je ne peux envisager mon métier autrement. J’explique ma manière de travailler, les différentes étapes du projet, l’estimation du prix, la stratégie de communication, la stratégie commerciale, le nombre de visites… Le premier entretien est une conversation, on doit faire connaissance. Je veux comprendre qui sont mes clients, les liens qu’ils ont avec le lieu, pourquoi ils le quittent ou pourquoi ils veulent s’installer quelque part ailleurs. La visite nécessite de l’attention, il faut analyser, repérer les failles. Passionnée d’urbanisme, je mène ma propre enquête, j’analyse l’environnement et son évolution à venir. Élodie écrit tout, s’intéresse et se présente à son tour. Lorsqu’on se présente, il faut faire preuve d’humilité, ne pas s’inventer des vies ni des compétences, quand je ne sais pas, je demande. Les rencontres nécessitent quelques affinités. Je mets à l’aise, si le courant ne passe pas, on arrête là, on aura au mieux passé un moment ensemble. Le plus souvent un attachement nous unit, je garde toujours à la fin de l’histoire quelque chose du lieu, un objet, une pierre… comme un talisman. Élodie est une sentimentale.
La confiance
La confiance est un sentiment essentiel pour Élodie. Elle n’a que onze ans lorsqu’elle quitte Marseille pour emménager à Paris avec ses parents et sa sœur Lugdivine. La petite fille du sud, différente des autres, devient la proie de camarades mal attentionnés. Elle n’a d’autre choix que de prendre le contrôle de sa propre vie et ne compter que sur elle-même. L’hypersensible, peu en adéquation avec le système scolaire, s’ennuie et a besoin d’action. Elle découvre l’autonomie en cumulant les petits boulots, entame des études commerciales qui offrent l’avantage d’assouvir sa soif d’apprendre et son envie d’agir. Diplôme en poche, elle est une des premières femmes embauchée dans l’équipe commerciale en charge des CHR – cafés, hôtels, restaurants – par l’entreprise Philip Morris France. Élodie n'est pas épargnée. Propulsée dans les quartiers sensibles de Paris et de sa banlieue, elle doit faire face à des situations parfois très violentes. Ses clients, proprié-taires de bars-tabacs de quartier doivent se battre pour survivre ; elle ne l'oubliera jamais et gardera toujours un profond respect pour tous ses clients. On doit être auprès d’eux même si c'est risqué et considérer tout le monde sans élitisme. C’est ainsi que je pratique mon métier aujourd’hui encore. Par la suite, les discothèques, les clubs, les lieux à la mode deviennent son terrain de jeu. Le milieu de la nuit ne s’improvise pas tout à fait comme les autres. Il faut être impeccable, garder le contrôle et faire attention. Régine, la reine de la nuit, Denise à la tête du 41… l’inspirent. Élodie a depuis gardé l’habitude, quand elle se rend quelque part, de choisir un endroit stratégique, un poste d’observation. Toujours installée au comptoir, elle surveille, elle observe et… apprend. On ne se refait pas. D’une curiosité insatiable, elle ne rate pas une occasion de partir à la découverte de lieux inconnus, capable de prendre des chemins de traverse entre deux rendez-vous et se laisser surprendre.
L’engagement
Un jour, sa petite voix intérieure lui dit qu’il est temps d’aller voir ailleurs. On la retrouve à Marseille, déléguée médicale d’un laboratoire pharmaceutique puis à Monaco, commer-ciale dans l’univers du yachting ; les expériences professionnelles s’enchaînent… Élodie donne naissance à Raphaël, son fils, après un long parcours du combattant. Lorsque celui-ci développe une maladie auto-immune, un diabète de type 1, Élodie et son mari Pierre font face. Raphaël est insulinodépendant, nécessite des injections quotidiennes. Élodie se consacre entièrement au bien-être de son enfant et déploie son énergie à com-prendre et faire connaître la maladie. Avec Mélanie, mère de Matis, malade comme Raphaël, elles cofondent l’association Kididiabète pour les enfants atteints de diabète de type 1 et leurs familles ; s’investit avec la Fondation Lenval, l’hôpital pour enfant de Nice, afin de mener des campagnes de sensibilisation, de prévention et de dépistage. Son fils nécessite une surveillance de tous les instants. Comme un miroir à sa propre vie, Élodie refuse de le mettre sous cloche. J’ai toujours eu comme philosophie de rendre mon fils autonome, parce que c’est ainsi que j’ai été élevée. Il doit s’adapter, faire face. Son diabète ne doit pas être un handicap, ça doit être une force, il doit vivre avec. Lors de ce temps d’arrêt dans sa carrière professionnelle, Élodie s’implique dans la vie associative et cari-tative : présidente de l’association des parents d’élèves, j’ai rencontré des femmes extraordinaires, monté des boutiques éphémères autour d’un collectif de créatrices de mode, d’artistes peintres, de brodeuses... Investie, elle est profondément attachée aux valeurs républicaines que lui ont inculquées ses parents qui m’ont toujours soutenue. Des femmes et des hommes se sont battus pour nos libertés, nous en sommes les héritiers. Cet héritage nous oblige à une forme d’engagement. Les femmes de ma génération ont une nouvelle visibilité, je me retrouve dans le ton et la liberté d’expression de Maïtena Biraben et de son média digital Mesdames.media, qui vise à mettre en lumière les femmes de plus de 45 ans. On se plaît à imaginer une rencontre entre les deux femmes au franc-parler irrésistible. Irrésistible, elle l’est également lorsqu’elle évoque sa bande de copines, leurs liens indestructibles, leur solidarité et leurs retrouvailles toujours festives !
Un boucan magnétique
Depuis son plus jeune âge Élodie est pour sa famille un boucan. Dans le sud, un boucan est une personne qui parle fort, qui fait du bruit, qui a une énergie débordante. Ce drôle de qualificatif, autrefois un reproche, elle se l’approprie aujourd’hui avec tendresse car un boucan se démène, se fait entendre et donne l’impulsion ! Tout comme les personnages des contes de son enfance qui lui ont permis de découvrir un monde merveilleux et initiatique où la liberté s’acquiert en affrontant ses peurs. La fée clochette, toujours à ses côtés, l’a d’ailleurs encouragée à voler de ses propres ailes. Élodie a ouvert un nouveau chapitre de sa vie. Tour à tour architecte, maître d’œuvre, chef d’orchestre des projets qu’on lui confie, elle n’a jamais été aussi épanouie. Madrague Immo a vu le jour à La Turbie, son village d’adoption, la Méditerranée à l’horizon. Et s’est implantée le long de la coulée verte à Nice, sous laquelle coule le Paillon avant de se jeter dans la baie des Anges... L’eau n’est décidément jamais loin. Les fées ne manquent pas d’espiègleries lorsqu’elles s’invitent dans nos vies. Sa madrague bien ancrée sur terre, les pieds au-dessus de l’eau, l’horizon à perte de vue, Élodie nous rappelle que le champ des possibles est infini et qu’il ne faut jamais cesser de s’émerveiller. Au moment de souffler ses cinq bougies, on ne peut qu’acquiescer. Et lui souhaiter à notre tour de continuer à donner de la voix avec la générosité et l’énergie contagieuse qui la caractérise.
© photos : Aurelio Stella / Evenjoy
© photo page d'accueil : Norbert Huffschmitt
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